MERCI ET BYE-BYE

Chers tou.te.s,

Merci beaucoup pour vos messages d’amitiés et de soutien. Je n’ai pas assez de mot pour vous dire à quel point ils m’ont fait du bien dans ce moment de chaos.

Jusqu’au bout, j’aurais tout tenté pour sauver « mon bébé », mais après un an et demi d’exploitation post-covid, l’activité ne reprend toujours pas à hauteur de ce qu’elle était. Le Walrus ayant « un restant » de dette de loyers covid (malgré deux mois payés grâce à votre générosité <3 <3) cumulé à une activité en berne, je suis aujourd’hui dans l’incapacité de régler cette dette en plus des loyers courants. C’est donc ce double effet « kiss-cool » qui est à l’origine de la fermeture. La faute à personne, si ce n’est à ce changement d’époque que nous vivons.

Le monde capitaliste dans lequel nous sommes, nous impose une réussite financière et ne comptabilise pas la valeur sociale ou culturelle que nous créons. C’est ainsi et si, fondamentalement, je ne suis pas d’accord, j’ai accepté ces règles en créant une société.

L’aventure s’arrête donc ici et le Walrus ne fêtera pas ses 9 ans (19 avril 2014).

11 années sont passées depuis que j’ai commencé ce projet. Ouvrir ce lieu était un rêve de gosse. La faute à ma ville, Rouen, ville rock ! Too much class… 

11 ans qui ne furent pas un long fleuve tranquille, mais que de belles rencontres et de bonheurs.

Mes pensées vont d’abord aux artistes. Aux centaines d’artistes qui nous ont fait la joie de leur venue au Walrus. Qu’ils/elles soient venus pour un showcase ou pour un morceau aux Open-mics, ces rencontres et ces moments ont été incroyables.

Je pense aux clients, fidèles ou non, qui ont passé un jour la porte du magasin. Merci, merci, merci et love éternel. Et quitte à tomber dans le name-dropping, je veux prendre le temps de remercier celles et ceux qui furent avec moi dans cette belle aventure (et désolée si j’en oublie, le moment est tellement chargé en émotions…) : ma famille et mes ami.e.s qui sont mes soutiens de toujours et pour toujours, mais également ceux qui furent plus spécifiquement liés à ce projet.

En premier lieu, remerciements éternels aux anges gardiens du magasin. Ceux qui m’ont apporté au quotidien leur aide et leur soutien indéfectible, à savoir mes voisins Benham et Laurent de Bricoroux ainsi que Thierry Nicolas (qui, avant d’être mon « partenaire de crime » au PopQuiz, fut, dès sa création, la fée clochette du magasin 😉 et mention spéciale pour Alain, dompteur de chasse d’eau et des terminaux de CB.

Tous les habitants de la rue de Dunkerque et merci à la famille Graviassy, la team Caillou, à Michel et Isabelle, et surtout à Marie et toute sa famille. Tous ceux du 34 ter et du 34 bis qui m’ont fait confiance et qui ont supporté les dépassements de décibels sans jamais nous reprocher quoique soit. Cœur avec les mains et re-cœur avec les mains !

Merci les commerçants ami.e.s du quartier au premier rang desquels, La Libraire Nordest ancienne et nouvelle version, la Boulangerie Aurélie Ribay, Magali des Espaces Réunion, toute la Team du Picard (on « aurait mouru de faim » sans vous !), les fabuleux du Vin au Vert et la Team Arlots/Billily bien sûr. Je vous envoie du courage et des bisous.

Je veux ensuite remercier ceux sans qui jamais je n’aurais pu créer le Walrus. Dans l’ombre, ils ont été les vrais inspirateurs/acteurs/soutiens de ce projet. Merci, dans l’ordre d’apparition, comme au ciné, à : Miguel Benasayag, Alexandre Viros, Maxime Hospie, Fabien Ricour, Peters Bernard, Maxime Godard, et François Manzi. Sans vous, pas de Walrus…

Si les banques ont à nouveau prouvé qu’elles sont en dessous de tout en matière de prise de risque et de soutien aux entrepreneurs, à l’inverse, il me faut remercier chaleureusement Paris Initiative Entreprise qui m’a prêté de l’argent pour la création du Walrus, la Mairie de Paris qui a financé l’insonorisation du magasin et le Centre National de la Musique qui a soutenu le projet et tenté qu’il ne ferme pas.

Immense reconnaissance et amitiés éternelles à tous les partenaires grâce à qui nous avons fait de merveilleuses choses (je ne pourrai pas citer tout le monde, c’est sûr !) Tous les labels, tous les fournisseurs, label managers, attaché.es de presse, journalistes, photographes et tous les acteurs de la musique. Plus spécifiquement love forever : Le Boulon, Froggy’s Delight, Le Village Pop, Magic RPM, Groover, SpaceJam, les bières Demory, le MaMA festival, Le Castor Astral, Le Mot et le Reste, Les Editions Rivages, Les Huîtres Pleine Mer….

Gros poutoux et « tape dans le dos » à tous les exposants et clients des brocantes vinyles : ces dimanches de « geek musique » passés avec vous ont été les plus cool de ma vie.

« Du power et du love »  à tous mes collègues disquaires de France et notamment ceux avec qui j’ai créé le Syndicat (Hands and Arms, Music Fear Satan, le Silence de la Rue). On a réussi à faire quelques belles choses tous ensemble.

Pour finir, je pense à ceux qui m’ont rejoint en cours de route et qui ont beaucoup compté dans ce projet : le combo Stéphane/Caroline bien sûr, mais également Solène Quelin, Julien Bonet, Clément Mercier, Marjolaine Berisset, Erwan Bochet, Matthieu Vinrich et last, but not least, big up, ultra big, mega big up pour ma dernière équipe: Shana Octavien, Victoria Eriani, Ouissem Mati et Jeanne Desombre <3 <3

Une anecdote pour terminer : quelques temps après l’ouverture du magasin en 2014, un homme est entré.

Il a dit «Il est beau ton magasin, il deviendra culte quand il fermera ». A l’époque, cette pensée m’avait horrifiée.

Nous y sommes, le Walrus entame sa nouvelle vie : fermé et peut-être bientôt culte.

Amitiés à tous et vive la musique.

Julie